Collective

La première expo de l’année à la Bruno Matthys Gallery se veut un laboratoire pour l’esprit.

Vous y rencontrerez trois artistes très différents, Monica Mariniello, David Daoud et Christophe Biskup, qui feront naître autant de sentiments variés, voire opposés mais toujours aussi forts.

David Daoud présente une peinture sincère et authentique qui s’attache à des thèmes qui le bouleversent profondément, comme le voyage qui devient éloignement puis absence et l’éphémère qui s’inscrit dans l’éternité. Il nous emmène vers des horizons inconnus, nous raconte un ailleurs envoutant, peuplé d’êtres immobiles dont on ne saisit pas les intentions. Fondus dans la foule ou dans les décors, ils semblent attendre, errer, et finissent englobés dans l’immensité des paysages. On s’interroge sur leurs sentiments, voire sur leur existence ; on se perd dans des toiles qui ressemblent finalement à des visions d’un monde bien intérieur.

Avec Monica Mariniello, place à une légèreté qui n’est qu’apparente. L’humour voilé de ses sculptures assez théâtrales cache à peine la recherche d’équilibre et d’harmonie. Les figures humaines ou animales se mélangent, s’imbriquent et s’emboitent, montrant la pluralité des êtres, l’animalité des hommes et l’universalité des âmes qui habitent la matière. Devant ces personnages qui semblent s’enfermer, c’est la nature de l’être qui apparait, comme sous les masques de la commedia dell’Arte.

Et enfin, place au dessin avec Christophe Biskup et des compositions oniriques, sombres et saisissantes. Avec pour objectif la quintessence, l’artiste d’origine polonaise limite ses traits au maximum. Par des gestes longs, gracieux et élancés, il étouffe le superflu afin de toucher à l’essentiel et de ne plus entendre que la musique pénétrante du silence. Les doigts saupoudrés de fusains effleurent, caressent et glissent sur la feuille jusqu’à ce que sa surface se mette à danser en absorbant la lumière. Le résultat nous plonge dans un autre univers, aussi sombre et tourmenté qu’impalpable et délicat.

Trois mondes que rien ne destinait à se croiser, trois artistes qui offrent une palette de plaisirs, de réflexions, d’humeurs et surtout de sentiments que seul l’Art peut procurer.